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Edito décembre 2014

Le Merveilleux

« En cette période où il est question de lumière, j’aimerais parler du Merveilleux.
Le Merveilleux n’est pas seulement une catégorie de contes. C’est un état de l’être en connexion avec la nature. Il y a des portes à franchir, pour atteindre le Merveilleux, comme dans un conte il y a des épreuves à passer. Il y a des silences à inviter. Une observation et une présence à ce qui nous entoure, également, qui vient de l’ouverture du cœur. Dans cette qualité, tout peut advenir.

Comme Philémon, le héros de bande dessinée du regretté Fred, laissons à la porte l’incrédule qui ne peut faire le voyage. Car pour voyager dans le Merveilleux, la première chose requise est la naïveté, la candeur, la douceur d’accueil du tout possible, le sourire du « pourquoi pas ». Sans cela, les fées resteront cachées sur votre passage, les arbres ne murmureront pas à vos oreilles ni ne caresseront vos joues, les animaux sauvages ne croiseront pas votre route en venant vous porter un message intime, la fleur ne sera qu’une fleur, le rocher qu’un rocher, la fourmi sans présence. Vous ne connaitrez pas la coïncidence du moment juste. Et tant pis pour vous !

Mais si vous ouvrez vos écoutilles - vos antennes d’écoute invisibles - et faites taire la ronde de vos peurs-compagnes qui dansent autour de vous et vous séparent - peur du ridicule, de l’inconnu, de ne rien sentir, ne pas comprendre - si vous tendez vos sens vers l’au-delà de leur cercle, la nature va vous toucher, au sens fort du terme.

La nature vraie. Pas la nature-paysage-esthétique qui reste extérieure. La nature à laquelle vous participez et appartenez par votre corps-esprit même. Faites confiance. Elle va vous contacter, vous ouvrir ses infinis. Alors, quand vous reviendrez de votre voyage, si vous cherchez à en témoigner, vous constaterez que vos mots trouvent naturellement la forme du conte, comme la meilleure possible pour vous exprimer. C’est cela, aller à la source du Merveilleux : en constater l’intime vérité. »

Catherine Zarcate