RIVAGES
création novembre 2017
Inspiré du personnage de Morsen Lihideb qui collecte des milliers d’objets ramenés par la mer, Rivages met en scène l’interview d’Hatem, le jardinier de la mer, par une journaliste en quête d’un reportage sur les migrants. Mais la fable s’invite dans la réalité : du plateau saturé de vêtements, de chaussures et de bouteilles en plastiques, émergent des hommes et femmes venus de partout. Sont-ils des âmes errantes sorties de l’imagination d’Hatem ou de la journaliste, des personnages réels ? Avec une langue qui sonne et manie l’humour et la poésie, ces hommes et ces femmes affirment leur soif de liberté et leur droit de circuler. Ils dessinent la carte d’un monde pluriel et polyphonique.
Pourquoi un Spectacle sur les migrants ?
Aujourd’hui l’actualité rattrape et dépasse tous les récits qu’on a pu écrire sur cette question.
Devant le chaos des bouleversements (armés, économiques, écologiques…) qui n’en finissent plus depuis des années, jetant sur les routes des milliers de personnes, les états européens agitent les bras afin de calmer les craintes de leur opinion publique, sans arriver à apporter de réponses à ces drames. Les peurs s’étendent, les portes se referment, les murs s’élèvent.
La tragédie des migrants qui meurent en traversant les déserts et la mer Méditerranée frappe notre conscience, notre humanité. On est d’autant plus touché que nous vivons maintenant ces drames en direct : dans ce monde où l’image domine, les migrants se filment eux-mêmes et certains reporters (Fabrizio Gatti, Olivier Jobard…) n’hésitent pas à prendre des risques incroyables pour témoigner des réalités que vivent les candidats à l’exil dans leurs parcours. Mais ces enquêtes en immersion se heurtent aux réalités de production. Le public cathodique est friand de ces reportages émouvants. Du monde de l’information on glisse vers le monde du sensationnel.
Comment faire une œuvre scénique avec une telle matière ?
Comment écrire une histoire sans tomber dans le sensationnel, comment éviter l’indécence de s’emparer d’un tel sujet ?
Comment décrire la construction de l’information devenue objet/spectacle ?
Quelle est la place des journalistes dans ce grand jeu médiatique ?
Comment informer, comment témoigner et sauvegarder son intégrité ?
Et surtout comment donner corps à ces hommes et ces femmes devenus des images ?
Comment traiter des espoirs mais aussi de la résignation des migrants ?
Comment construire une identité entre ces deux mondes ?
Distribution (en cours)
Interprètes : Marcel Mankita, Abdon Fortuné Koumbha Kaf, Christine Guênon (en cours)
Texte et mise en scène : Rachid Akbal
Assistanat à la mise en scène : Camille Behr
Création Lumière : Hervé Bontemps
Scénographie : Blandine Vieillot
Création musicale : Clément Roussillat
Costumes : Fabienne Desflèches
Collaboration à l’écriture : Gustave Akakpo
Production Compagnie Le Temps de Vivre
Coproduction et soutiens : L’Avant-Seine / Théâtre de Colombes (92), la Direction des affaires culturelles de Villeneuve-la-Garenne (92), Tropiques Atrium, scène nationale de Martinique (97), Le Collectif 12 à Mantes-la-Jolie (78), La Ferme du buisson, scène nationale de Marne-la-Vallée (77). En cours : Le Théâtre des deux rives à Charenton-le-Pont (94).