Vous êtes ici : Newsletters > Avril 2015
   


EDITO

"Un rire qui vaut mille « chut ! »

Lors des séances de contes dites « scolaires », certains enseignants ne mesurent pas combien leur participation active est pédagogique. En tant que garants du cadre de discipline, ils n’osent pas se relâcher et se laisser embarquer dans l’histoire pour leur propre plaisir. Ils s’imaginent hors de leur fonction alors que rien n’est plus faux !

Certains se placent au fond et, plongeant la tête dans des copies comme l’autruche dans le sable, ils s’éclipsent en esprit, croyant devenir invisibles. Cette disparition sidérante peut créer un léger malaise quand elle est perçue comme de l’irrespect. Mais avec un brin d’humour ou une parole d’accueil, l’artiste rattrape bien la situation avant de commencer.

Au contraire, si les enseignants sont partie prenante, leurs rires, leurs réactions, leurs réponses complices aux rituels font plus que mille « chut ! ». Ceux qui le comprennent nous accompagnent de manière optimale. C’est fou de voir combien leur classe se détend. Une tranquillité s’installe, la réceptivité des enfants est amplifiée et la séance réussie.

J’adore voir les enfants surpris de la réaction de l’adulte qui ne rit pas aux mêmes endroits qu’eux. On peut jouer sur les divers registres pour obtenir ce décalage. C’est très agréable, riche et amusant pour tout le monde. Les meilleurs contes, aux résonances multiples, se peaufinent lors de ces mises en bouche « mixtes ». Brillant de toutes leurs facettes, ils deviennent de purs trésors !

Continuons donc de rappeler aux enseignants combien leur écoute est précieuse, combien transmettre tout simplement en vivant est un acte pédagogique qui vaut de l’or."

Catherine Zarcate