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Edito

Méditation Égyptienne ou la Parole Vivante

« Notre art profite de la puissance créatrice de la parole elle-même. Celle-ci est si active, qu’à évoquer un personnage on peut se trouver gonflé ou vidé. Dans l’instant, ces états se transmettent au public. « La parole est vivante », dit la tradition d’Égypte antique…

Nous devons donc faire attention à ce que notre parole rend vivant. C’est pourquoi le sas de la loge où l’on se retire dans le calme avant un spectacle est si important : c’est là que nous mettons fin aux bruits du monde et lançons la barque de l’intention.

Cette barque dirige notre spectacle tout au long de la traversée. Parfois, il y a des moments difficiles : fatigue soudaine, perte d’énergie. Tel le dieu Ré sur sa barque nocturne, nous naviguons alors sans eau... Heureusement, la Vie est embarquée à bord ! A la seconde, elle saisit le problème et parvient à nous secourir : investissant un personnage bénéfique, elle nous insuffle sa vitalité à travers lui. On retrouve alors notre élan, et la soirée suit son cours.

Nos choix de répertoire tracent notre route. Cheminant pour offrir au monde un sujet fort, nos potentiels se révèlent et nous cheminons donc en même temps pour nous-mêmes - et vice-versa. Ce double mouvement est relié à Maât : ce qui est juste pour soi est juste au delà de soi.

De personnages en territoires, nous réunissons les morceaux épars de nous-mêmes. Nous nous collectons, tels de nouveaux Osiris. Et notre parole unifiée est bienfaisante et vivifiante pour les autres.

Enfin, lorsque nous tombons sur une histoire faite pour nous, qui nous met au centre de nous-mêmes et que nous servirons avec passion, c’est comme si la Vie nous avait appelés par notre lumière, telle Isis appelant Horus caché dans les papyrus... »

Catherine Zarcate