Vous êtes ici : Newsletters > Mars 2018
   


Edito

Le sens intérieur des contes

« Le conte parle d’une réalité intérieure, humaine, profonde et sa vérité appartient au registre du symbolique. La vie elle-même ressemble au chemin d’un conte merveilleux, fait d’erreurs, de rencontres, d’épreuves réussies ou ratées, qui aboutissent à l’échec ou à l’accomplissement de soi-même selon qu’on a cheminé avec le calcul d’intérêt ou avec le cœur.

Nous sommes tour à tour tous les personnages du conte, les héros qui échouent et celui qui arrive au bout : ce sont nos énergies, nos essais, nos tentatives, nos inspirations qui sont ainsi mises en personnages séparés. Mais au fond, le conte entier est en nous. Avec cette approche, la compréhension de ce qu’il contient change à nos yeux : on réalise sa vérité intérieure.

C’est par cette sorte de regard que le conteur peut renouveler les contes les plus usés tels La Belle au bois dormant, par exemple. Qu’éveille t’on, au cœur de soi, qui sommeillait ? Quelle puissance y parvient, capable de traverser les couches qui nous séparent de notre Être ? Peut-on se demander... Ce sont de belles questions, qui nous mènent loin, très loin des clichés. Et que la vitalité soit gracieuse et joyeuse quand la vie s’est ainsi éveillée en tous lieux de soi-même, on en ressent, alors, à la fois l’évidence et le miracle !

Les valeurs du conte n’appartiennent pas vraiment à la morale mais à la manière dont agit notre "intelligence de vie", notre manière de vivre ; c’est une sagesse, au fond. L’imbécile qui fait fortune en ruinant les autres affiche une réussite notoire et se pavane. Mais le conte n’est pas dupe et nous apprend à discerner pourquoi ce gars-là n’est pas le bon héros.

En tant que réalité humaine intérieure, le conte est un reflet plein de justesse et de sens. Il va bien au delà du psychologique et donne des repères de vie. En cela, il est aussi extérieur, puisqu’il change les actes de celui qui sait recevoir un tel enseignement. »

Catherine Zarcate