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Edito octobre 2012

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« Le conteur est semblable au sculpteur de cathédrale qui fait naître de la pierre à la fois la gargouille et le visage de la Vierge. Entre les deux, toutes les nuances existent. Bien sûr le conte est un genre qui discerne clairement le bon du méchant. Et c’est très important de garder avec clarté chaque énergie rigoureusement à sa place, dans l’univers symbolique du conte - qui est aussi intérieur. Mais nous portons toute l’humanité en nous n’est-ce pas, lumière et ombre. Tous les états de l’âme sont dans les contes et le conteur doit savoir faire vibrer toute cette palette dans ses mots et son être pour donner vie à ses récits, les faire sonner justes, et être entendu par le public en sa propre humanité. Lorsqu’il jubile de cette richesse, lorsqu’il mène son récit les yeux pleins de malice, reconnaissant en lui le pire et le meilleur et les mettant au service du récit, il devient « contagieux » : le public sort de la séance avec l’irrésistible envie de conter à son tour ! C’est ainsi que passe la plus profonde, la plus véridique et la plus simple des transmissions, au-delà du conteur mais à travers lui, dans et par sa joie d’être humain. » CZ