C’est avec une grande tristesse que j’apprends la disparition de Marie Louise Tenèze le 12 octobre 2016.
A la suite de Paul Delarue, elle a rédigé et conduit, pendant plus de quarante ans, la publication des cinq volumes du Catalogue raisonné du conte populaire français et bien d’autres ouvrages sur le conte et le conteur traditionnels. C’est largement grâce à ses travaux que le conte populaire s’est renouvelé dans notre pays et dans les pays francophones. Tous les conteurs et amateurs de conte, dont je suis, lui doivent énormément. Sans elle nous n’en serions pas où nous sommes. Je devine, aujourd’hui qu’elle n’est plus là, combien je lui dois cette fidélité aimante et émerveillée mais aussi attentive des contes qui m’habite encore aujourd’hui.
Je l’ai rencontré en 1968 au Musée des arts et traditions populaires où elle dirigeait le département de littérature orale. J’avais besoin alors de m’informer sur ce qu’étaient les contes et les conteurs populaires et elle m’avait accueillit avec une générosité et une patience exceptionnelles.
Elle m’avait offert un peu plus tard, un livre franco-allemand qu’elle avait codirigé et au sein duquel elle avait choisi un conte recueilli par Achille Millien dans le Nivernais qui m’avait particulièrement intéressé. Ce conte, que je lui dois, m’a accompagné tout au long de ma vie. Au fur et à mesure que je le raconte, comme il en est de tous les contes que l’on revisite, je le vois m’éclairer sur mon existence. Et je n’en ai que plus de gratitude pour celle qui me l’a donné à connaître.
J’ai été invité par Henri Touati et par Les Arts du récit en Isère qu’il dirigeait, à participer à Grenoble le 24 et 25 mai 2010 à un colloque sur le thème « Ce que nous disent les contes » C’est à cette occasion que j’ai raconté ce que ce conte m’a apporté. C’est en hommage à Marie-Louise Tenèze que je vous le confie.