Du temps où seule la force du vent faisait avancer les navires, les marins partaient en mer pour de longue campagne. A terre, les femmes écrivaient parfois pour donner des nouvelles du pays. Et les nouvelles parlent de Marie et Mathurin, lui en mer pour plusieurs mois, elle à terre avec l’enfant au berceau.
Une nuit, un mois à peine après le départ de son homme, un courant d’air réveille Marie. La chambre est baignée par une étrange lueur. Marie voit son Mathurin, dégoulinant d’eau de mer, penché sur le berceau de l’enfant. Marie se lève, mais sitôt les pieds sur le sol, elle se trouve plongée dans l’obscurité. Mathurin a disparu.
Rêve, vision, prémonition ? De nombreux récits de Bretagne parlent de ces apparitions, de signes annonciateurs d’évènements très souvent dramatiques. Ce sont les intersignes que l’on redoute de voir un jour.
Alors, peut être pour conjurer le sort, une femme écrit à la lueur de la chandelle, espérant le retour prochain de son mari. Il verra à son retour combien les enfants ont grandi.