Les épopées perpétuent à travers des mots, des images symboliques et des propositions narratives le fondement philosophique et spirituel de nos ancêtres.
Dans cette quête des sources de notre histoire et de notre pensée, les textes mésopotamiens, récemment découverts, offrent évidemment les traces les plus anciennes d’un langage humain interprétable.
Grâce aux travaux de Jean Bottéro et à son aide, Bruno de La Salle a élaboré cette relation légendaire et vénérable d’après trois textes principaux, tous trois célèbres : le poème d’Atra-Hasîs, l’Enûma Elis ou épopée de la création et l’épopée de Gilgamesh.
L’aboutissement de ces recherches a donné naissance au « Récit ancien du Déluge », récit musical et chanté de bout en bout. Il raconte comment les dieux, pour se libérer des servitudes terrestres, ont inventé une nouvelle créature : l’homme. Et les hommes ont travaillé, sans relâche, à fertiliser la terre, à nourrir les dieux et à construire des temples pour les célébrer.
Mais, au fil des ans, l’espèce s’est multipliée et la rumeur de sa besogne a grandi au point d’importuner les dieux très occupés de leur loisir. Quand le tapage des humains est devenu incompatible avec le repos des dieux, ceux-ci décident de se débarrasser de leurs créatures par différents fléaux dont le déluge est le plus funeste. Comme Prométhée plus tard, l’un d’entre eux, plus clément, prend cependant le parti de sauver un humain, Atra-Hasîs, afin qu’il reconstitue une humanité nouvelle.