2009, 22ème festival. 22 années où nous vous proposons une histoire construite avec l’envie de vous faire partager un moment d’émotion,
de joie, de plaisir. Une histoire nourrie de milliers de rencontres avec
des hommes et des femmes d’ici et d’ailleurs, qui portent au fond
d’eux-mêmes les liens entre les générations passées et futures.
C’est dans cet esprit que nous faisons place, cette année, à la nouvelle
génération d’artistes de l’Afrique de l’Ouest, de jeunes conteurs qui tentent
de donner vie aujourd’hui à une tradition ancestrale, des artistes qui se
confrontent aux réalités de leur pays, à des civilisations et des cultures
qui pourraient être en danger.
Face aux différentes crises qui génèrent des crispations, qui nourrissent
l’enfermement, le refus de l’autre, nous voulons par cette proposition
marquer le souhait de la rencontre humaine, du croisement des histoires
intimes et collectives. Nous voulons mettre en évidence à travers tous
ces artistes, les enjeux de la culture, de l’art et leur lien permanent avec
la société.
Nous vous proposons dans ce festival, des récits du Mali, du Congo Kinshasa,
du Burkina Faso, du Sénégal, d’Algérie, de Mauritanie, des Balkans, des récits
du Moyen-Age, d’ouvriers de St Nazaire, d’habitants de Saint-Martin-d’Hères,
du Congo Brazzaville, du Niger, de Côte d’Ivoire, d’Orient, de Redon, des
Antilles, de Harlem, du Liban, de femmes et d’hommes du monde entier.
Notre monde change, les histoires, les récits, les contes et les légendes
sont souvent les témoins de ces bouleversements, ils sont aussi la mémoire
de temps révolus, ils sont souvent les mots de peuples sans paroles.
(…) Et je lui dirais : "Embrassez-moi sans crainte…
Et si je ne sais que parler, c’est pour vous que je parlerai".
Et je lui dirais encore :
"Ma bouche sera la bouche des malheurs qui
n’ont point de bouche, ma voix, la liberté de
celles qui s’affaissent au cachot du désespoir." (…)
Aimé Césaire
extrait du « Cahier d’un retour au pays natal » (Présence Africaine éditeur).