Le conte transmis oralement, de bouche à oreilles, de cœur à cœur, est une nourriture intellectuelle, sensible, sociale, une expérience de la relation dans le temps et dans l’espace, un plaisir et un apprentissage, mais aussi une aventure intime.
Au-delà des mots, les motifs et les récits du répertoire oral populaire permettent de se fabriquer un imaginaire précieux.
Cet imaginaire à la fois commun et personnel met en relation avec les autres et le monde, de façon simple et profonde, donne l’opportunité de vivre des scénarios multiples, de développer son esprit critique, sa curiosité…
L’art du récit c’est le père et la mère de tous les arts.
Le conte ça fait grandir… à tout âge.

Depuis 1997, j’anime, la plupart du temps en lien avec le Centre des Arts du Récit en Isère :

– des ateliers contes en milieu scolaire (maternelles, élémentaires, collèges, Segpa, lycées, lycées professionnels, centres d’apprentissage, BTS),
– des ateliers intergénérationnels (bibliothèques, festivals, projets locaux).
– des ateliers conte pour des adultes (conteurs amateurs, personnel petite enfance, musées, enseignants, accompagnateurs moyenne montagne, université inter âges, etc.).

Les principes dont je m’inspire, s’ils sont issus de ma propre expérience, de mes vingt-cinq ans de travail social et d’éducation populaire, ont aussi été confortés par le travail de l’ethno-linguiste militante Suzy Platiel, et de la conteuse utopiste Fiona Macleod.

J’ai créé un blog qui tente de recenser les expériences qui me semblent inspirantes : Enfants conteurs d’ici et d’ailleurs

Concrètement, je commence par partager une partie de mon répertoire : je raconte… en fonction de l’âge des personnes présentes, des contes populaires issus de collectes ethnographiques remarquables où qui m’ont été transmis à l’oral (les Alpes, l’Europe, l’Afrique de l’Ouest, l’Amérique amérindienne), des mythologies (grecques, amérindiennes, inuit, alpines, gargantuesques…)

La puissance de ce répertoire, en dehors des thématiques qu’il aborde, du fond culturel sur lequel il s’appuie, de mon désir de le transmettre, vient aussi du fait que ces récits ont traversé les siècles… Je ne suis pas la première à les raconter et j’en suis, à la fois, fière et émue.

L’objectif est que chacun puisse choisir un récit avec lequel il se sente tant d’affinités qu’il devienne pour lui urgent d’essayer de le raconter à un public aussi petit soit-il, ne serait-ce que pour ne pas l’oublier !

Il s’agit alors de mettre en place des procédures (disposition en demi-cercle ou cercle, lieu où l’on n’est pas dérangé, présence bienveillante, etc.) pour que chacun puisse expérimenter ce que c’est que de transmettre une parole qui lui est chère.

Quelques exercices simples peuvent être proposés, si nécessaire (voix, posture, respiration, concentration) pour permettre à l’histoire de couler…

Depuis plus de 25 ans que j’anime des ateliers conte, l’envie et l’enthousiasme sont toujours au rendez-vous, que ce soit pour écouter ou pour raconter à son tour…

Quel bonheur que de pouvoir découvrir ce que chacun a dans le cœur !

Et, quel bonheur, qu’à chaque racontée, les vieux contes prennent un petit coup de neuf…